Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quand votre enfant adopté a coupé les ponts avec sa famille adoptive

5 novembre 2011

La naissance du fils de mon fils

Le bonheur : Un des plus beaux moments de ma vie après le décollage en avion et l'arrivée de mon fils en France il y a plus de dix ans. Et pas seulement parce que mon fils m'avait demandé d'être dans la salle de travail. Mais car, selon moi, nous avons été merveilleusement heureux, lui et moi cette nuit-là. Mon fils, en me faisant vivre la naissance de son fils m'a mis au milieu d'un évènement énorme. Ce fut un moment magique. Je reviendrai dessus. L'accouchement en pleine nuit s'est très bien passé et vite. Le bébé et sa mère allaient très bien même si elle avait perdu les eaux 2.5 jours et demi avant sans comprendre ce qui arrivait et qui aurait pu mettre le bébé en danger. Le personnel hospitalier m'a permis de rester car je venais de loin. C'était le printemps. L'air était doux. Quand nous sommes sortis de la maternité vers 4H du matin avec mon fils, nous avons un peu tourné dans la ville à la recherche d'un taxi. Nous parlions, nous parlions, nous parlions. Nous avions hâte d'y retourner. Soudain, nous nous sommes retrouvés à proximité d'une boulangerie. L'ai sentait bon le pain et les croissants. Depuis, quand je sens l'odeur du pain, je pense à cette nuit. Chez lui, il avait préparé le canapé en lit. J'étais donc attendue. Cela m'a touchée. Nous avons continué à parler encore et encore du salon à sa chambre. Nous avons ri. Vers 7H, il m'a réveillée pour que je l'accompagne à la mairie où il a reconnu son fils qui porte le prénom de mon mari en second prénom. Retour ensuite à la maternité pour quelques moments supplémentaires de bonheur jusqu'à la douche froide en fin de mâtinée.

Retour en arrière : A peu près une semaine avant la naissance, je téléphonais au moins trois fois par jour chez eux pour arriver à temps car ils n'avaient pas d'unité téléphonique...Le soir prévu de la naissance, j'ai pris le train puis le taxi. Il était environ 22H30. Mon fils m'attendait en bas de chez lui. La future mère venait de partir avec les pompiers et mon fils qui savait que j'étais fiable ne doutait pas que j'arriverais comme prévu à l'heure prévue. Direction la maternité où je devais assister à l'accouchement à la place de mon fils qui n'y tenait pas trop. Sur place, changement de programme : mon fils assistera à la naissance. OK, je fais mauvaise fortune, bon coeur. Mon fils viendra me chercher trois fois pendant le travail. J'ai même tenu la tête de la future mère pendant qu'elle poussait. Et puis, après, que du bonheur : la petite pièce où on nous isole, le bébé très clair qui essaie de têter, ses petits yeux fermés entourés de jaune, son petit bonnet, ses petites mains pas trop fripées, le petit pyjama. Il ressemble beaucoup à ce moment - là, selon moi, à son grand-père maternel. Personne ne semble fatigué. Je prends plein de photos de ces moments précieux. Dans l'autre chambre où il y a déjà une autre mère qui vient d'accoucher, mon fils prend les premières photos de son fils avec sa grand-mère.Voilà, je suis grand-mère. C'est génial. Mon fils est fou de bonheur. A ce moment là, en le voyant, je sais que mon fils saura prendre ses responsabilités et élever son garçon. Je ne doute pas à cet instant là, qu'il saura lui apprendre les choses fondamentales et belles. J'imagine déjà des Noël, des vacances, les anniversaires, la fête des écoles. Je ne suis pas la mère de cet enfant mais sa grand mère et ça n'a rien à voir. Je sens que je vais vivre des grands moments de plaisir en jouant avec lui sans avoir à l'élever puisque ce n'est ni mon rôle ni ma place. Un autre monde s'ouvre pour moi alors. Nous sommes en pleine nuit et mon fils prend des photos de son fils avec sa grand-mère. Moments inoubliables.

La douche froide : elle n'a pas tardé ! Le bébé n'a pas 12 heures. La grand-mère maternelle entre dans la chambre avec ses deux autres enfants. Elle demande aux jeunes parents qui sera parrain et marraine du bébé. Ils donnent le prénom de deux amis à eux. Elle traite alors sa fille de "con", je cite : "mais qu'est ce que tu es con ma fille, mais qu'est ce que tu es con. Tu ferais mieux de choisir ta soeur. Elle est con ma fille, mais elle est con". Elle me dit enfin bonjour et me demande quand je suis arrivée. Je réponds "la veille pour l'accouchement comme prévu par les parents" et là, elle explose et me dit que je "n'ai rien à faire ici, qu'elle est la seule grand-mère, la vraie grand-mère, que c'était à elle d'être là dans la salle de travail et pas à moi", et puis, elle m'invite à dîner avec mon mari pour fêter "quand même ça" ! Ca ne va pas la tête, non ? Je viens de me faire insulter et devant plusieurs personnes encore, par quelqu'un qui cherche à m'humilier et qui m'invite ensuite chez elle. Je réponds simplement que j'ai suivi les instructions des jeunes parents et que j'attends mon mari pour aller fêter "ça" avec mon fils. Non mais. Je ne suis pas une fausse grand-mère, je ne me suis pas imposée et je n'ai pas oublié que pendant la grossesse, elle avait dit à sa fille (qui me l'a répété) que ce serait mieux que mon fils ne reconnaisse pas le bébé, comme ça, en cas de séparation, il n'aurait aucun droit sur lui ! Donc, c'est un non poli mais ferme. Mais la fête est gâchée. Elle ne se demande même pas pour quelles raisons, elle a été prévenue au petit matin et pas le soir. Elle semble mourir de jalousie. D'abord de sa fille qui est maman (eh oui, ça vieillit d'être grand-mère d'un seul coup ! ), ensuite de moi qui aie été prévenue avant elle et qui étais sur place. Comme a dit mon fils, "tout allait bien jusqu'à ce qu'elle arrive".

Ce que je n'ai pas remarqué sur le moment,c'est que ni mon fils, ni sa compagne n'ont protesté quand elle m'a insultée et là, j'aurais dû me méfier. Mais finalement, cela aurait servi à quoi ? Que peut on bien dire aux gens qui sont contre l'adoption, qui ne sont pas assez généreux pour considérer un enfant comme le leur, pour s'en occuper comme le leur même si c'est très difficile, qui ne comprennent même pas ce que c'est, qui ne croient que dans le sang et la chair comme si cela faisait l'attachement ? Quand on est parent adoptif ou biologique, on veut le mieux pour ses enfants, on veut leur apprendre et leur montrer le plus beau même s'ils ne le veulent pas, même si on doit leur apprendre en insistant parce qu'on pense que c'est pour leur bien, on veut leur transmettre des valeurs et des convictions et surtout on a toujours peur pour eux. C'est tout. Le sang et la chair n'ont rien à voir avec cette affection là et il me semblait que mon fils l'avait bien compris en me demandant d'assister à la naissance de son enfant.

Publicité
Publicité
5 novembre 2011

Comme dans le film "we have to talk about Kevin"

Par quoi commencer ? J'envisageais de raconter chronologiquement depuis la 1ère rencontre quand mon fils était très jeune adolescent dans on pays natal. Et puis non. Je vais le faire à la façon du film "We have to talk about Kevin" (il faut que l'on parle de Kevin) avec des flash-backs et des flah forwards. Donc, je commence par la fin. Avec cette phrase essentielle comme dans le film : "je veux que tu me dises pourquoi". Comme dans le film, je plonge dans mes souvenirs, ceux d'une mère dévastée par la culpabilité et l'incompréhension.

Mon fils sera désigné par le prénom Zacharie et son fils, Luc.

Luc a maintenant un frère et deux soeurs. Leur mère m'a dit que mon fils était leur père. Mais il ne les as pas reconnus à la mairie. Dans un message @, il m'a écrit "je les reconnais si je veux". Donc, ils sont officiellement de père inconnu. C'est ce qui figurera sur leurs documents médicaux, scolaires. Cela me parait invraisemblable. Je ne comprends même pas la démarche. Pour avoir des allocations peut être ? Bref.

Pourquoi, deux mois après la naissance de son premier enfant, Zacharie a t il tous rejetés? Pourquoi en sommes nous là aujourd'hui avec un droit de visite de Luc qui m'a été accordé par un juge ( un samedi par mois dans une association) et 4 plaintes en cours pour non représentation d'enfant contre la mère de mon petit-fils ? Ne pouvait on pas régler cela à l'amiable ?

Je sais que je verrai mes petits-enfants un jour. Je suis patiente. Ils vont grandir. Le 1er porte mon nom. Un jour, ils seront adolescents et adultes. Mais ils vont grandir sans un gros bout de leur histoire. Sans photos de leur famille paternelle biologique et adoptée. Avec des trous dans leurs histoires et sans racines solides. Je me suis renseignée auprès de l'assocation des enfants adoptés qui me conseille. Alors, j'écris à mes petits enfants et je leur envoie des livres.

A partir de quand, aurais-je pû me douter que quelque chose de très grave allait survenir ? Je savais que les enfants adoptés, peuvent être particulièrement bouleversés quand ils deviennent parents à leur tour. J'étais prévenue. Mais, n'y a t il que cela ? Quand  Zacharie m'a demandé de l'argent alors que Luc n'avait que 15 jours et que j'ai refusé ? Quand il m'a demandé 20 euros quelques jours plus tard et que j'ai de nouveau refusé en lui faisant la morale dans une lettre pour lui dire d'aller enfin travailler et de gagner sa vie et celle de son enfant ? Quand sa copine juste majeure (la mère de Luc) que je venais de rencontrer, m'a dit qu'elle était contre l'adoption (!!!), qu'elle avait déjà été enceinte deux fois avant d'être enceinte de mon fils (une fausse couche de jumeaux et un avortement quatre mois avant d'être enceinte de Zacharie). Je ne raconte pas à quel point nos amis présents ont été choqués par ces révélations (moi la fanmi gason!) Quand elle m'a manqué de respect en me faisant dormir sur un canapé pas très propre sans drap, sans oreiller avec juste une vieille couverture ? Quand la mère de sa copine m'a insultée, à la maternité, le jour de la naissance de Luc en me disant que je n'avais rien à faire là et qu'elle était la seule et la "vraie" grand-mère ? Pourquoi, mon 1er petit-fils porte t il le prénom de mon mari en second prénom ? Pourquoi Zacharie était il heureux d'appeler, mes parents, le frère de mon mari, ma soeur, bref sa famille en France, pour annoncer la naissance de Luc?N'ai je été invitée à vivre la naissance de Luc que parce que mon fils et sa copine pensaient que je serais tellement flattée que je paierais indéfiniment pour le bébé et pour eux ?

8 octobre 2011

Préambule

Ce blog est avant tout destiné à mon fils adoptif. Pour des raisons que nous ne comprenons pas, il a coupé les ponts avec toute sa famille adoptive il y a quelques années, de façon agressive et hostile. Sa haine, sa rage, ses insultes, ses injures, ses menaces n'ont jamais été aussi fortes. Et cela à la naissance de son premier enfant alors qu'il avait insisté pour que moi, sa mère adoptive, j'assiste à la naissance. Ce moment là fut intense et extraordinaire mais bref.Mon fils était un père et j'étais grand-mère.

Mais comme si les liens du sang étaient plus forts que tout, il nous a ensuite tous rejetés.

Comme il refuse tout contact tant pour lui que pour ses enfants, mais comme lui comme ses enfants ont besoin de repères familiaux, j'ai décidé après conseils de créer ce blog pour lui raconter dans le détail notre histoire depuis la première rencontre jusqu'à ce jour comme je l'ai vécue et vue de mon côté. Rien dans ce blog ne permettra de l'identifier. Peut être comprendra t il en découvrant ce blog au fur et à mesure que les liens du sang ne signifient pas tout. En tout état de cause, je lui ai pardonné et il le sait.

Mon but avec ce blog n'est pas de reprendre à tout prix contact avec lui et n'importe comment. Il y a des choses que nous ne voulons plus revivre. Peut être un jour, serons nous capables de prendre un café ensemble. Mais je souhaite surtout que ce témoignage lui soit utile, qu'il comprenne son histoire adoptive. Enfin, je souhaite qu'il sache que derrière moi, il y a des personnes âgées qui souffrent de ne pas connaître leurs arrières petits enfants et que ses propres enfants lui poseront un jour des questions.

Publicité
Publicité
Quand votre enfant adopté a coupé les ponts avec sa famille adoptive
Publicité
Archives
Publicité